
Selon le rapport The Future of Jobs, la quatrième révolution industrielle « entraînera de larges perturbations non seulement sur le modèle des affaires, mais aussi sur le marché du travail pendant les cinq prochaines années ». « Plus précisément, ces transformations entraîneront une perte brute de 7,2 millions d’emplois compensée par 2,2 millions de créations, soit une perte nette de plus de 5 millions d’emplois dans une quinzaine d’importants pays développés et émergents », affirme le World Economic Forum qui a analysé la situation dans des économies des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, du Conseil de coopération du Golfe, de l’Australie, du Brésil, de la Chine, de la France, de l’Allemagne, de l’Inde, de l’Italie, du Japon, du Mexique, de l’Afrique du Sud, de la Turquie, du Royaume-Uni et des États-Unis.
Au total, le Forum de Davos qui a tenu sa réunion annuelle la semaine dernière, anticipe une perte totale de 7,1 millions d’emplois et la création de 2 millions de nouveaux postes.
Selon cette étude qui s’appuie sur une enquête mondiale auprès de cadres chargés de la stratégie et des ressources humaines, près des deux tiers de ces pertes interviendraient dans les secteurs administratifs où des machines permettraient d’effectuer les tâches les plus routinières.
Pour rappel, ce risque avait déjà été pointé du doigt par plusieurs études en 2013. Des chercheurs avaient alors tenté d’identifier les métiers les plus menacés par la robotisation. Parmi eux, les démarcheurs téléphonique, les comptables, et les chauffeur de taxi.
Mais ces chiffres laissent Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, dubitatif. “Je crois qu’il est absolument impossible de savoir quel sera l’effet net de la quatrième révolution industrielle sur l’emploi dans quelques années“, a-t-il affirmé sur France 24. “Lorsqu’on est face à des innovations de rupture, on ne sait pas prévoir l’avenir. L’avenir, il faut l’inventer.”
Le Forum économique mondial a fait de cette révolution industrielle, qui recouvre la robotique, les nanotechonologies, les biotechnologies, l’imprimerie 3D, le thème central de sa 46e assemblée annuelle.
Cette comptabilité “étrange” du WEF fait penser aux statistiques de l’emploi agricole au XIX et XX° siècles dans les pays développés. On n’a jamais autant supprimé d’emplois … agricoles qui ont été compensés par des emplois industriels et de service.