Publiée par la Faculté d’économie et de gestion de l’université KU Leuven de Belgique, cette étude s’intéresse à l’impact que peut avoir sur la viabilité de la science le financement de la recherche universitaire extra-muros par l’industrie.
L’étude prend en considération que le partage des données et des intrants de la recherche s’avère l’une des pierres angulaires du progrès la science, car il permet la validation des résultats scientifiques.
Malgré un contexte où le modèle de financement de la recherche universitaire par l’industrie s’avère responsable d’une part croissante de la recherche universitaire, les auteurs constatent que peu d’’attention a été consacrée à l’étude de la relation entre ce type de financement et les comportements de partage des chercheurs.
Pourtant, ces derniers évoluant dans ce modèle se voient souvent imposer des conditions qui interdisent ou retardent la divulgation ouverte des résultats de leurs recherches.
L’étude est basée sur des données recueillies dans le cadre d’une enquête réalisée en 2008, qui a permis de constituer un échantillon représentatif de 837 scientifiques allemands issus des sciences de la vie, des sciences naturelles, du génie et des sciences sociales.
Ces chercheurs ont tous bénéficié de fonds en provenance de l’industrie. L’analyse et l’interprétation des résultats de l’étude montrent entre autres que :
- Les scientifiques qui reçoivent des fonds de l’industrie sont deux fois plus susceptibles de ne pas partager les résultats de leurs recherches que ceux qui n’en reçoivent pas;
- Le partage limité de la recherche universitaire en raison de son financement extra-muros n’est pas seulement un phénomène apparenté aux seules sciences naturelles, mais bien un vaste problème.
En conclusion, les auteurs affirment que :
- Les autorités concernées par la recherche scientifique doivent envisager de mieux dicter les règles de partage des résultats de la recherche afin d’assurer la possibilité de reproduire, valider et cumuler la connaissance scientifique;
- De telles politiques de partage ne devraient pas se limiter aux sciences de la vie;
- La recherche financée par les gouvernements et les fondations devrait être promue selon les principes de la science ouverte, qui encouragent les chercheurs subventionnés à partager les retombées de leur recherche avec leurs pairs.