
L’Université d’Oslo a publié une étude intitulée “Innovation Policy: What, Why & How” dans laquelle elle fait le point sur la politique publique en innovation, un domaine en pleine expansion.
Selon les auteurs de cette étude, l’innovation ne consiste pas avant tout à générer de nouvelles idées, mais à essayer d’exploiter ces idées dans la pratique afin d’améliorer la compétitivité et de répondre aux défis qui se posent. Une politique en innovation est particulièrement pertinente lorsque les hommes politiques sont en mesure de définir clairement les problèmes auxquels ils souhaitent que l’innovation réponde.
Afin de transformer les économies et de faire face aux défis sociétaux par l’innovation, les décideurs politiques devront peut-être adapter leurs instruments. Afin de rendre une politique d’innovation plus efficace, ils doivent envisager de remplacer les subventions générales de R&D par des instruments généraux liés à la résolution de problèmes importants.
Pour de nombreux entrepreneurs, le défi le plus difficile dans l’innovation est de survivre à « la vallée de la mort », c’est-à-dire à la phase entre la génération d’idées et leur exploitation. Par conséquent, une politique d’innovation efficace doit mettre l’accent sur le soutien à l’expérimentation, en particulier au stade précoce, la mise en œuvre et l’exploitation.
L’innovation est non seulement pertinente dans un éventail étroit d’activités scientifiques et dans l’industrie manufacturière, mais elle peut également être un puissant moteur de changement dans toutes les composantes de la société, notamment les industries des services, des industries créatives, le secteur public, ou sous forme d’innovation sociale.
Le développement d’une politique d’innovation efficace nécessite une compréhension approfondie du contexte, par exemple le système national d’innovation dans lequel la politique est introduite.
Le défi majeur dans les années à venir sera d’accroître les capacités des décideurs politiques et des autres parties prenantes qui contribuent à l’élaboration des politiques d’innovation. Une politique systémique axée sur les défis en innovation nécessitera une perspective à long terme.
Notre lecture :
Ce petit rapport est avant tout le témoignage d’une mode politique. C’est un survol intéressant (en 18 pages +9 de bibliographie) du concept de politique d’innovation. Mais on “reste sur sa faim” car l’article est très synthétique.
Par exemple, dans la liste des outils de la politique d’innovation, on ne retrouve pas le rôle de décision de l’Etat lui-même en matière de programme de R&D, alors que cette fonction est devenue régalienne aux USA (avec Vanevaar Bush dans les années 40) comme en France (avec la DGRST dans les années 60). Cette institutionnalisation de la fonction de recherche fondamentale est pourtant une des clés des politiques d’innovation.
Autre exemple : la recherche sur l’utilisation du terme politique d’innovation aurait dû être complétée par une étude sur le terme de politique scientifique (le tout en anglais et en français), ce qui donne des résultats très intéressants car il y a eu substitution dans les années 80.
Et dans la bibliographie, pourrait-on rajouter le bon livre de Schumpeter sur l’innovation ?