
Fin janvier s’est tenu un conseil d’experts auprès du gouvernement russe sur le thème de la centralisation des activités des instituts de développement de l’innovation.
Le conseil d’experts a remis des recommandations sur la « transition vers un nouveau modèle de développement » économique parmi lesquelles figure la création d’une corporation d’État pour le développement de l’innovation (CEDI). L’objectif principal de cette structure serait de centraliser et d’exercer une tutelle sur les différents organismes qui sont impliqués dans l’écosystème de l’innovation, sur le modèle de l’ancien comité d’État pour la Science et la Technique de l’URSS.
La structure pourrait également accroître le contrôle de l’administration sur les organisations relatives au développement de l’innovation.
L’Institut Fraunhofer, une importante association allemande d’instituts de recherche, a également été cité par le conseil d’expert comme modèle pouvant émerger de la refonte des structures russes de soutien à l’innovation et en complément de la CEDI.
Ce besoin de réforme vient de la faible efficacité des structures de soutien à l’innovation malgré le financement public en R&D.
Selon le conseil d’experts, près de 100 milliards de dollars ont été dépensés par l’État fédéral sur un total de 150 milliards pour la période 2008-2015, dont 14 milliards uniquement pour la création d’instituts de développement de l’innovation.
Bien que le Premier ministre russe D. Medvedev a refusé l’idée d’une CEDI ou d’un ministère de l’innovation, une alternative évoquée par le vice Premier ministre M. Arkadi Dvorkovitch est la création de nouvelles structures basées sur les principaux acteurs étatiques de l’écosystème de l’innovation russe. Ainsi, la Fondation Skolkovo, le projet Innopolis au Tatarstan, le Fonds russe de capital-risque (RVK), le Fonds d’aide aux PME innovantes (FASIE) et la corporation d’État pour le développement des nanotechnologies (ROSNano), devraient disparaître au profit de deux nouveaux bureaux d’études et d’une agence fédérale.
Les deux premiers auraient pour objectif de coordonner les différentes actions des instituts de développement de l’innovation ainsi que le soutien des différents projets dans le cadre des Initiatives Technologiques Nationales. L’agence fédérale se verrait confier des prérogatives plus larges, comme l’analyse et la diffusion d’informations relatives aux nouvelles technologies, et des missions de conseil.