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Le Canada devrait davantage utiliser l’expertise scientifique pour élaborer ses décisions politiques

L’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) du Canada et de l’Académie canadienne du génie (ACG) ont publié un rapport dans lequel elles proposent de mieux intégrer le savoir au processus d’élaboration des politiques afin d’éclairer les décisions gouvernementales.

En 2015, l’ACG s’est associée à l’Institut de recherche en politiques publiques pour tenir une série pancanadienne de tables rondes traitant de « la manière dont les gouvernements peuvent mieux intégrer la science et le génie dans les processus décisionnels et améliorer la qualité des décisions gouvernementales ». Ce rapport s’appuie sur les conclusions de ces tables rondes, qui ont réuni hauts fonctionnaires, ingénieurs, scientifiques et intervenants autour de vifs échanges sur une meilleure utilisation de la recherche scientifique et de l’expertise technologique en matière de politiques publiques.

Les auteurs du rapport proposent une meilleure intégration du savoir scientifique et technique au processus d’élaboration des politiques afin d’aider la prise de décisions gouvernementales.

« Face à la complexité grandissante des enjeux auxquels ils sont confrontés, les gouvernements doivent miser davantage sur la science et la technologie pour étayer leurs décisions de solides connaissances et gérer le risque et l’incertitude », a déclaré Pierre Lortie, président de l’ACG « nous espérons que ce rapport contribuera aux objectifs figurant à la lettre de mandat de la nouvelle ministre des Sciences. Mais si plusieurs de nos recommandations s’adressent spécifiquement à Ottawa, nous exhortons aussi tous les gouvernements du pays à en examiner les possibilités d’application ».

Le rapport recommande au gouvernement fédéral les mesures suivantes :

  • Créer les conditions d’un débat public éclairé en facilitant l’accès aux résultats de la recherche et en divulguant de façon plus transparente les critères et les sources des données qui fondent leurs décisions ;
  • Renforcer ses processus d’élaboration des politiques et son infrastructure décisionnelle en identifiant les apports scientifiques aux décisions et en intégrant cette expertise à la haute fonction publique ;
  • Créer un conseil consultatif national des sciences et des technologies présidé par le premier ministre ;
  • Favoriser une collaboration soutenue entre scientifiques et parlementaires, et en simplifiant l’accès de ceux-ci aux avis scientifiques indépendants ;
  • Multiplier et renforcer les liens entre l’État et la communauté scientifique en supprimant notamment les obstacles empêchant d’assister à des conférences et en intégrant aux efforts de recherche des groupes industriels ou sans but lucratif ;
  • Faire valoir la dimension internationale de la recherche scientifique en développant une culture axée sur les sciences et les technologies au sein d’Affaires mondiales Canada et en incitant les secteurs public et privé à jouer un important rôle diplomatique dans les domaines concernés.

Le rapport exhorte aussi les décideurs à trouver le juste équilibre entre expertise scientifique et intérêt public « On doit évidemment donner à la recherche toute l’importance qui lui revient, conclut Graham Fox, président de l’IRPP, mais pas au détriment des questions budgétaires, de l’opinion des citoyens, des engagements électoraux et autres enjeux. Le défi n’est pas d’éliminer les considérations politiques du processus décisionnel, mais de créer un environnement dans lequel la science éclaire véritablement les décisions gouvernementales. »

Consulter le rapport

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