Dans les pays européens, les politiques d’innovation sont toujours linéaires (et non pas holistiques), bien que la vision linéaire ait été complètement abandonnée par les chercheurs du domaine de l’innovation, et qu’elle ait été remplacée par une vision systémique des processus d’innovation. Il s’agit là de la principale conclusion tirée de ce rapport du Centre for Innovation, Research and Competence in the Learning Economy (CIRCLE).
L’auteur définit une politique d’innovation « holistique » comme une politique qui intègre toutes les actions publiques qui influent, ou qui peuvent influer, sur les processus d’innovation.
À la suite d’une enquête menée auprès de 19 pays membres de l’Union européenne, l’auteur constate, notamment, que :
- la plupart des États membres de l’UE (84 % ou 16 pays sur les 19 qui ont répondu) s’efforcent de mettre au point une politique d’innovation plus holistique, mais seulement quelques-uns (22 %) utilisent, à un degré considérable, des instruments de politique axés sur la demande, tels que les marchés publics pour l’innovation ;
- sur les 19 pays en cause, 7 (37 %) ont créé un organisme public (conseil) de politique d’innovation ou de politique de recherche, lequel est placé au-dessus des ministères et, généralement, présidé par le premier ministre ;
- aucun de ces conseils ne possède un budget important. La plupart n’ont pas de pouvoir officiel de décision et leur rôle n’est que consultatif.
Selon l’auteur, un moyen de transformer les politiques linéaires en politiques holistiques est de séparer les domaines politiques (innovation et recherche) dans leur conception et dans l’organisme qui en est responsable.
Par ailleurs, la politique d’innovation ne devrait ni remplacer ni reproduire ce que les acteurs du domaine privé peuvent accomplir.