D’après ce rapport du evoREG plusieurs aspects évolutifs des systèmes d’innovation devraient être examinés dans une perspective de systèmes complexes :
- l’existence de trajectoires technologiques (par exemple, dans les domaines de l’industrie automobile ou aéronautique);
- l’apparition d’acteurs hybrides ou d’effets de mutation ou, même, de changements de paradigme à travers l’émergence de technologies permissives (comme l’électricité ou les technologies de l’information et de la communication [TIC]);
- les retombées de l’apprentissage, de même que l’accélération qui résulte du flux de connaissances qui, dans une certaine mesure, peuvent se comparer à des formes d’intelligence regroupées en essaim.
En prenant en considération les systèmes d’innovation comme des systèmes complexes, les hypothèses suivantes peuvent être formulées pour préparer des politiques :
- il faudrait orienter les politiques d’innovation vers les enjeux liés à la coordination des acteurs, plutôt que vers l’optimisation et l’efficacité;
- il importerait de comprendre que seules les politiques d’innovation considérées comme holistiques peuvent, à long terme, obtenir du succès. Par conséquent, les outils politiques devraient fournir les bonnes conditions contextuelles, plutôt qu’essayer d’influencer les comportements individuels;
- en raison de la non-linéarité des phénomènes pris en considération, si les politiques mènent, principalement, à des événements imprévisibles, les mesures incitatives mobilisées par ces politiques devraient cibler les effets systémiques marginaux plutôt que d’énormes changements.
Si les systèmes d’innovation sont des systèmes complexes, de telles approches peuvent alors soutenir une réinvention du rôle et de la légitimité des interventions publiques portant sur l’innovation et sur le développement économique.