
L’Université néerlandaise d’Utrecht a publié un rapport intitulé “A Complexity-Theoretic Perspective on Innovation Policy” selon lequel une politique d’innovation axée sur les défaillances du marché ou sur celles du système est trop limitée dans le contexte actuel des défis sociétaux. L’auteur du rapport propose une nouvelle approche qui part du constat que la plupart des innovations sont liées à des activités existantes.
Cerner un défi sociétal est une étape clef dans l’élaboration d’une politique d’innovation. Sans cette démarche, le problème demeure insaisissable et dépolitise le défi.
Une formulation d’objectifs clairs rend le défi opérationnel et facilite le choix des mesures que le gouvernement doit prendre pour soutenir l’innovation.
Enfin, selon l’auteur, les objectifs doivent obtenir le soutien des différents acteurs concernés, car idéalement, une politique d’innovation axée sur les défis sociétaux doit viser un échéancier de cinq à dix ans.
Notre analyse :
Cette réflexion sur le fondement d’une politique d’innovation n’a pas la portée générale qu’elle revendique. Mais elle souligne quelques points remarquables tels que l’importance d’une politique de choix collectif (au niveau gouvernemental) pour donner de la cohérence à l’innovation et diminuer son coût et son taux d’échec. Mais, à l’inverse, elle ignore tout de la rupture majeure comme le téléphone, l’automobile à moteur à combustion interne, l’avion, etc. C’est en fait une théorie de la complexité des innovations incrémentales.