
L’OCDE a publié la 7° version du Manuel de Frascati qui est devenu la “Bible” des statistiques internationales de R&D.
Dans cette nouvelle édition du Manuel, les définitions des concepts de base, les lignes directrices sur le recueil des données et les classifications utiles à l’établissement des statistiques de R-D ont été enrichies à la lumière de l’évolution récente des modes d’exécution et de financement de la R-D, et compte tenu du recours accru aux statistiques et définitions de la R-D. Y figurent de nouveaux chapitres traitant d’aspects concrets du recueil des données de R&D dans différents secteurs ainsi que des orientations concernant plusieurs formes de soutien public à la R-D, comme les incitations fiscales.
Pour les besoins de ce manuel, quatre grands secteurs (auxquels s’ajoute « le reste du monde ») sont retenus pour mesurer la R&D :
- Les entreprises ;
- L’État ;
- L’enseignement supérieur ;
- Le secteur privé sans but lucratif.
Quelques remarques et questions :
- Le titre (Mesurer les activités scientifiques, technologiques et d’innovation) est quelque peu trompeur sur l’innovation. Un petit comptage illustre cela : le terme “innovation” apparaît 66 fois alors que “R-D” apparait 4.716 fois en 450 pages. “technolog(ies)” apparaît 200 fois.
- La définition retenue comprend une part philosophique (§2.5), une partie descriptive (le §2.7 et surtout 2.9 par exemple) et une partie normative (très utile pour les statistiques). Compte tenu du niveau conceptuel actuel, il aurait été préférable de se limiter aux critères permettant de faciliter les statistiques sans mélanger les considérations quasi-philosophiques qui sont non-seulement contestables mais aussi approximatives.
- Un lecteur facétieux pourrait s’interroger sur la nature des travaux d’Einstein lorsqu’il élaborait sa théorie de la relativité… à la possibilité de comptabiliser la préparation du brevet de Mac Lean sur le conteneur. 4 – Ces remarques de fonds étant faites, il faut souligner l’extraordinaire travail de fonds réalisé par l’OCDE sous les contraintes de l’action internationale. Entre la V1 et la V7, l’amélioration de l’outil est évident, même si les fragilités fondamentales demeurent.