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NESTA ouvre la réflexion sur le thème “Innovation & Développement International”

La fondation britannique Nesta a publié un rapport intitulé “Innovation for International Development: Navigating the Paths and Pitfalls” dans lequel elle analyse les réponses de 20 personnes (représentants d’organisations multilatérales, de fondations donatrices et d’organisations non gouvernementales) considérées comme étant des chefs de file dans le domaine de l’innovation en matière de développement international.

Selon les auteurs de ce rapport de 233 pages, on assiste depuis plusieurs années  à une hausse importante des initiatives innovantes en matière de développement international avec, entre autres, la mise en place de centres de recherche, de laboratoires et de réseaux liés à ce domaine, mais également l’arrivée de nouveaux fonds d’investissement.

Les participants de cette étude partagent leur expérience et leurs idées en répondant aux quatre questions thématiques suivantes :

  1. Comment financer l’innovation ?
  2. Comment organiser l’innovation ?
  3. Comment exploiter de nouveaux partenariats et de nouvelles collaborations ?
  4. Comment comparer et quantifier les systèmes d’innovation ?

Les conclusions qui ressortent de ce rapport sont les suivantes :

  • Les politiques d’innovation en matière de développement international peuvent être motivées par des intérêts partisans, voire militaires ;
  • Concernant l’innovation dans le domaine du développement international, le monopole des idées n’appartient pas uniquement aux nations riches. La question est de savoir de quelle façon ces idées peuvent être prises en charge le plus efficacement possible ;
  • L’innovation dans le domaine du développement international implique plus d’efforts et de créativité qu’une simple aide au développement ;
  • Les activités dans le domaine du développement international impliquent l’adoption de mesures, mais également une adaptation continuelle aux événements et une ouverture aux nouvelles idées innovantes ;
  • La mise en place d’un nouveau modèle de développement international cohérent, systématique et uniforme dans les nations dominantes ne devrait pas voir le jour avant plusieurs années. Toutefois, l’adoption de nouvelles pratiques issues de l’innovation ouverte pourrait, par exemple, permettre de libéraliser les décisions émanant des universités les plus prestigieuses.

NOTA :

On est d’abord tenté de saluer l’immense effort de mise en perspective et d’ouverture de la réflexion avec 233 pages (certes en gros caractères). Mais c’est trop large. In fine, c’est un recueil passionnant, mais pointilliste malgré un sérieux effort méthodologique comme cette définition de l’innovation “The successful exploitation of a new ideas that create value at scale“, assez proche de la vraie nature de l’innovation “The development of a new social paradigm with a sustainably global efficiency above the previous paradigm(s)”.

Pour analyser l’innovation, un phénomène d’essence entrepreneuriale (ou intrapreneuriale), les rédacteurs de ce rapport ont consulté des représentants de grandes structures internationales comme IKEA ou l’UNICEF qui pratiquent le transfert de technologies plutôt que l’innovation. Le véritable titre de ce rapport est donc : “transfert de technologies pour le développement international et perspectives sur l’innovation”.

La partie “scaling” est d’autant plus pertinente qu’elle relève du transfert de technologies et assez peu de l’innovation. En termes techniques, c’est la fin du processus d’innovation, celui qui ne nécessite pas d’innovateur, mais des managers. Pour bien préciser par un exemple classique : “the Box” / le conteneur a été inventé en 1955; l’innovation dure plus de 10 ans, jusqu’au don du brevet à l’ISO; le scaling commence et nécessite encore 20 ans. Mais l’innovateur (Mc Lean) cède son entreprise au début des années 70. L’aventure est close, commence alors l’ère des managers, celle du scaling.

Si l’on voulait parler d’innovation, il faudrait regarder les politiques d’entrepreneuriat, de recherche, de la concurrence, etc..

On aurait aimé avoir une réponse à une question centrale pour l’avenir du monde: est-ce que les pays copieurs (copycats) seront bien ou mal placées pour innover ? En d’autre termes, est-ce que l’agilité intellectuelle, et sociale acquise dans la copie, prépare à l’innovation ? En d’autres termes, est-ce que l’écosystème du copieur peut convenir à l’innovateur ?

Par l’ampleur des vues, recueillies, ce rapport mérite de rester quelques temps sur votre table de nuit !

Consulter le rapport

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