
L’Observatoire français des conjonctures économiques a publié une étude intéressante sur l’état du tissu productif français. Cette étude a fait l’objet d’une analyse intéressante par le journal Le Monde.
Pour l’OFCE, l’analyse du tissu productif français mène aux conclusions suivantes :
- Coût du travail : la France et l’Allemagne ont des coûts salariaux proches. Pour la France, le problème vient davantage d’un coût du travail nettement plus élevé dans les services marchands, ces derniers étant un intrant important des industries manufacturières.
- Investissement productif : l’investissement des entreprises est trop orienté vers l’immobilier, du fait de prix élevés, et non vers la montée en gamme.
- Positionnement en gamme : bien qu’elle fasse des efforts de R&D significatifs, les investissements de la France restent plus faibles que les pays les plus innovants, comme l’Allemagne.
- Destruction créatrice : la France peine à renouveler en profondeur l’appareil productif à cause d’un processus concurrentiel qui avantage les entreprises déjà en place.
Selon l’auteur de l’article du journal Le Monde, la politique économique du gouvernement n’a pas, pour le moment, permis d’enrayer le déclin.
Pour l’heure, les entreprises ont beau investir, elles le font davantage dans la construction et l’immobilier que pour s’équiper en machines et robots.
En matière d’innovation, la France fait des efforts significatifs ces derniers restent plus faibles que les pays les plus innovants, comme l’Allemagne, la suisse ou la Suède. L’auteur de l’article se pose d’ailleurs la question de la pertinence du crédit d’impôt recherche (CIR), dispositif fiscal à 6 milliards d’euros par an. Elle note également que ce constat ne prend pas en compte le fort rebond des investissements productifs français généré par la mesure de suramortissement fiscal en place depuis avril 2015.
Enfin, selon Audrey Tonnelier, la hausse de l’investissement productif depuis un an peut expliquer la hausse des importations, et donc la dégradation du solde commercial.
Notre lecture :
Pas facile de comprendre les non-dits, les presque dits ou les vérités discutables d’une analyse sous contraintes.
Le CIR est ouvertement remis en cause et les effets des 35 heures atténués, sans parler de la retraite à 60 / 62 ans !
Et en plus, on confond implicitement recherche et innovation, comme si les efforts de recherche devaient être considéré comme un investissement en machines plus modernes ! Chacun comprend qu’il faut plus de temps pour rentabiliser une recherche qu’une machine !
Ceci dit, le constat global reste inquiétant.