
La Commission européenne a publié les résultats de son rapport “RIO COUNTRY REPORT 2015: United States” , lequel analyse le système d’innovation aux États-Unis en cernant les principaux défis et en évaluant l’intervention politique.
Selon Charles Wessner, l’auteur du rapport, les États-Unis ont une longue et fructueuse histoire sur ce qui est de relever les défis structurels au fil du temps, avec la réserve que les défis doivent être reconnus comme tels par les décideurs politiques et les principaux groupes électoraux.
Le problème majeur soulevé tout au long de ce rapport est que le niveau de complaisance qui caractérise les discussions politiques sur la position des États-Unis dans le monde. Bien que l’on observe un changement d’attitude avec le temps, celle-ci constitue néanmoins un obstacle majeur aux investissements nécessaires dans les infrastructures, l’éducation et la recherche, ainsi que dans les institutions et les programmes nécessaires pour les capitaliser.
Il reste à trouver un compromis entre l’accent mis sur la réduction des dépenses publiques et de la dette, et les investissements dans les capacités futures de production de connaissances et de richesses, bien qu’il soit de plus en plus reconnu qu’il est nécessaire de relever les défis mondiaux en matière de santé, d’énergie, d’environnement et de sécurité.
Le défi majeur du système d’innovation des États-Unis est de redonner un sens à un but commun et à un compromis constructif pour faire du gouvernement un outil plus efficace au service des générations actuelles et futures.
Notre lecture : une première !
Les rapports RIO ont été développés par le Joint Research Center pour suivre les politiques de chaque État européen. Demander à Charles Wessner de rédiger un rapport de référence sur les USA enrichit considérablement le débat.
Tout d’abord, Charles Wessner est l’un des meilleurs experts de la question des politiques d’innovation dans le monde. Il a accompagné pendant près de 10 ans, de 2004 à 2014, le travail des Académies américaines pour le Congrès sur le sujet et sur la comparaison entre les USA et les autres pays. Sa vision très proche du terrain et soucieuse d’efficacité ne s’embarrasse pas de théories a priori.
A l’issue de cette analyse plutôt optimiste de la situation américaine, il dresse un rapide point sur les “Key Challenges for EU” dans lequel nous retenons les points suivants :
- Le renforcement des sources de “savoir”, à commencer par l’Université ;
- La formation scientifique ;
- La fabrication (des nouveaux objets) ;
- La prise en compte de la nouvelle compétition mondiale (lutter contre la “complaisance”).
A la veille des élections en France, c’est un “livre de chevet” pour les futurs responsables.